mardi 30 avril 2019

des idiolectes


« Il [sieur Jacques Roland de Belebat] a bien mis en lumière la neurologie et la morphogenèse du système laryngo-buccal du locuteur ; il a cartographié la gestuelle articulatoire, la courbe intonationnelle et les stratégies verbales d’interaction des instances dialogales. Il a enfoncé par avance la plupart de nos théories modernes dont l’intelligentsia n’a pas fini de se régaler dans ses abouchements, les trois fonctions duméziliennes, l’intermédiarisme fortéen, les brissetteries, les lacaneries, les barthésianeries, les lévinasseries, les foucalderies, les bourdieuseries et les derridérismes. Il n’a toutefois pas été assez loin ni assez profond dans la poche à néant, caverne infralabiale où l’on ne peut plonger le bras sans le perdre à jamais. » 

Didier Barrière, Aux abords du fantastique, « La bouche sans langue »
L’Arbre vengeur, 2013 (p. 105-106)



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