lundi 27 janvier 2020

Retour à l’envoyeur




Entre « la tarte de l’art pour l’art », « la tarte de sidération partagée », « la tarte tombée pour rien » et « la tarte pour avoir le dernier mot »…

Evitant « le conflit du paris-brest contre une omoplate » (puisque le film a fait un four),

Pierre Senges — arbitre des élégances, maître de ballet — saute du coq à l’âne

— « le coq est Søren Kierkegaard, l’âne Kiki de Montparnasse » —

sans en passer par Deleuze, Gilles — « Qu’est-ce qu’un visage ? Système mur blanc / trous noirs », de mémoire —, le contournant adroitement, ni même par une certaine « gazette bimestrielle d’orthographe et de poésie » souvenir, souvenirs…

Il fait se confronter — face à face

— ou, à ma droite :

Stan Laurel, gagman de Californie (épaulé — épaulé-jeté — par Hardy), 

armé de sa déclaration about La Bataille du siècle (The Battle of the Century, court-métrage, 1927), dont une bobine — le film en rouleau, non le visage, la binette, la bouille — manquerait,

échos du burlesque, « quand il a été inventé, quelques années après le filament et le téléphone », le plus long attentat pâtissier — un record du temps du muet (ou dix minutes d’entartrages, entre peaux de banane et courses-poursuites, sur pellicule), et non sans le renfort salarié de cohortes d’« assignateurs de significations » (les descendants des herméneutes et des exégètes) expressément engagés :

« On a voulu faire en sorte que chaque tarte ait un sens. »

   — et, à ma gauche :

Angelus Silesius, plus léger que la plus légère — des crèmes 

ravi de la crèche, mystique allemand contemplatif

équipé de cet extrait (distique) du Pèlerin chérubinique (1657), un recueil de 1 676 poèmes courts (souvent des alexandrins), soutenu par des hordes de moniales, de solitaires de couvent, une infanterie de pères de l’Eglise, férus de Bible et de sacré :

« La rose est sans pourquoi [ohne warum]. Elle fleurit parce qu’elle fleurit.
Ne prend soin d’elle. Ne demande pas : suis-je regardée ? »

Les deux sœurs McKensie, de la Los Angeles Cream Pie Company (un empire : grandeur et décadence), vont régler les assauts — d’amabilités — de ce débat subtil, néanmoins carabiné, légèrement chicaneur, spéculatif.

On y verra passer — de cour à jardin — quelques considérations renversantes (« on ne le dira jamais assez : recevoir une tarte en pleine figure demande de savoir viser »), « des tartes de vaudeville côtoyant des tartes compréhensibles seulement d’un point de vue shintoïste * » et — de fond en comble — les hauts paniers de la théologie, le Monastère des Noms infusés dans l’Eau Chaude, « les membres d’un chœur d’Aristophane déguisés en hippopotames ou en docteurs de la foi », la lévitation en tulles & l’invention de la crème Chantilly (bulles, air, bulles d’air…) rococo par le surintendant des Finances Nicolas Fouquet au fin fond de sa cellule de prison, « l’iconographie du chou depuis Nicolas Poussin (du chou expressionniste, du chou chez Eisenstein…) » (je n’invente rien, je me contente de citer **), « des ouvrages de six volumes et douze mille pages au sujet d’un seul zeste de citron »…

Produit par Hollywood (Universal ou Warner Bros). Illustré par Bretzel et Bretelle. Avec, outre les figurants ne figurant que pour leurs figures (au sens propre), leurs faces éphémères de lune enfarinée, Giordano Bruno, Rodolphe Töpffer, le docteur Caligari, John Ford, Marlene Dietrich, les frères Marx, Wittengstein et Heidegger..., et la participation exceptionnelle de Jean-Jacques Rousseau (parvenu jusqu’ici en passant par on ne sait quel soupirail), Buster Keaton, Rudolph Valentino et Henri Bergson (la crème fouettée claquée sur du vivant).

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« Encore faut-il que ça existe. » (NdPS) 
** «  Si j’ai bien compris à force de l’entendre répéter, il n’existe que des copies, l’original est toujours la copie d’autre chose. » (id.)


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Pierre Senges, Projectiles au sens propre
Verticales, 2020, 168 pages, 16,50 euros

(publié sur Sitaudis le 16 janvier)

samedi 18 janvier 2020

vendredi 10 janvier 2020

« toute écriture est l'histoire d'un nom »

un sondage d’opinion

Tandis que paraîtra au dernier trimestre de cette année un nouveau titre, un nouveau livre, aux éditions Nous, le quatrième — après A As Anything, Anthologie de la lettre A ; 1960, Chronique d’une année exemplaire et H ! Hache ! Hasch ! Hallucinations de la lettre H —, pour la fabrication duquel la commission Poésie du CNL a (à nouveau) refusé la subvention à l’éditeur — preuve que mon livre n’en est pas (de la poésie) —, et que d’ordinaire les titres me sont venus en premier, parfois même en furent les déclencheurs…
Pour une fois, j’hésite entre plusieurs titres — ou je n’ai pas encore décidé.

Ce livre d’un peu plus de deux cents pages — dont « Petit Traité d’onomastique amusante » pourrait être le sous-titre — traite, essentiellement sous la forme de prélèvements, de la question du nom propre, du prénom, de l’anthroponyme, du nom de famille, des noms de scène, de plume ou d’artiste, du pseudonyme…

— Alors ?…

C’est du propre

Au propre

Proprement dit

Des noms

— autres ?…


(toute contribution bienvenue) 

mercredi 8 janvier 2020

K.


Libération, « Crumb dessine Kafka » (détail), jeudi 20 octobre 1994


Le Monde, Patrick Kéchichian, vendredi 3 juin 2005

« Le Procès et Le Château sont des histoires où il s’agit d’expédier une affaire : se dégager d’une procédure pénale, obtenir la confirmation d’une nomination. Le point autour duquel tout tourne est toujours l’élection, le mystère de l’élection, son obscurité impossible à égratigner. Dans Le Château, K. veut l’élection — et cela complique infiniment chacun de ses actes. Dans Le Procès, Joseph K veut se soustraire à l’élection — et cela complique infiniment chacun de ses actes. Être choisi, être condamné : deux modalités du même procédé.» (Roberto Calasso, K., p. 14-15)


dimanche 5 janvier 2020

Un cas : Cahun


Claude Cahun (autoportrait au crâne rasé, 1920)

— née Schwob —

(Cas 1 / Cas A)


Claude Cahun (autoportrait, 1929)


samedi 4 janvier 2020

Un cas inca




traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro

« Du monde entier », 2000, 512 p. 


traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro

« Du monde entier », 2005, 384 p. 


— à Dino Buzzati —


vendredi 3 janvier 2020

volière


(pleine page publicité, le Magazine littéraire, n° 93, octobre 1974, p. 22)