lundi 26 décembre 2016

ça m’emballe !


Fish (Still Life), Robert Mapplethorpe, 1985

dimanche 18 décembre 2016

D’ la dynamite !

Jacques Barbaut n’est pas un écrivain ordinaire. […]





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N.B. (ou point d’orgue) : Cher Alain Helissen, HiroshimA, soyons exact, ne fut point une bombe « H » (ce que jamais je n’ai écrit, H ! Hache ! Hasch !, p. 87), mais bien une bombe « A » (A As Anything, p. 80), question de juste initiale…



lundi 12 décembre 2016

mercredi 7 décembre 2016

lamellibranche

« J’ai montré en son temps que l’huître à gober qui s’évoque de l’oreille que Bel-Ami s’exerce à charmer, livre le secret de sa jouissance de maquereau. Sous la métonymie qui fait muqueuse de cette conque, plus personne de son côté pour payer l’écot que l’hystérique exige, à savoir qu’il soit la cause de son désir à elle par cette jouissance même. »
Jacques Lacan, Radiophonie (1970)
source : « Po(l)issonneries »


La Mangeuse d’huîtres (détail), James Ensor (1882)


« À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. »

                                                                       Francis Ponge, Le Parti pris des choses





mercredi 30 novembre 2016

IV


                    Quatrième instruction transmise par Raymond Roussel à l’agence Goron pour Henri(-Achille) Zo, aux fins d’illustrations des Nouvelles Impressions d’Afrique (Lemerre, 1932) :

                    4. Un homme sortant une fleur sèche d'un livre.

« Indications pour 59 dessins »

jeudi 24 novembre 2016

limbique



D. G. : Alors, l’immortalité de l’âme aujourd’hui ?
P. G. : Qu’est-ce que c’est l’âme ? Quand vous avez connu le coma comme moi, après vous vivez dans cette terreur qu’il y ait quelque chose après votre mort. Et je pense que l’âme, ce n’est pas drôle. Je ne crois pas au paradis, mais j’ai peur des limbes. On revient dans cet état où on était bébé, fœtus, peut-être. On redevient une espèce de fœtus dans je ne sais quel ventre colossal, avec des quantités d’autres. Un ventre rabelaisien, un ventre monumental. 
D. G. : Quand on était dans le ventre de sa mère, on n’en était pas conscient. Est-ce qu’on sera conscient après ? 
P. G. : Je vis dans cette peur. En même temps, je m’en moque et j’ai très peur qu’il y ait quelque chose après. Le sommeil éternel, je n’y crois pas beaucoup. J’ai connu l’avant-mort, j’ai mis un pied dedans et je pense que tous ceux qui l’ont connue sont dans les mêmes dispositions, parce que, s’il y a quelque chose, ce ne peut être que terrifiant. Terrifiant parce qu’on ne connaît pas. Terrifiant comme les mathématiques. Mais, là aussi, il faut avoir confiance dans ce qu’on ne connaît pas. Néanmoins, j’ai peur.

Pierre Guyotat, Humains par hasard. Entretiens avec Donatien Grau
Gallimard, « Arcades », 256 p. (p. 89-90)

mercredi 16 novembre 2016

X



in


Poème

Théâtre Typographique — TH. TY.

(2007, p. 149)

dimanche 13 novembre 2016

VV



                   Vingt-huitième instruction transmise par Raymond Roussel à l’agence Goron pour Henri(-Achille) Zo, aux fins d’illustrations des Nouvelles Impressions d’Afrique (Lemerre, 1932) :

                    28. Un homme assis à une table où pose verticalement un livre dont il écarte deux feuillets non coupés pour y lire un passage.
« Indications pour 59 dessins »

jeudi 10 novembre 2016

mantra

Et Trump parsi, & Trump parla :

— Trump ! Trump ! Trump !

mercredi 9 novembre 2016

en accès incomplet, libre et gratuit


in

Sans Titre
roman
Sillages/Noël Bandin
1987, 192 p.

fragmentairement consultable ici :





(appel à un éditeur inconscient...)

jeudi 3 novembre 2016

les points cardinaux

Les thèmes des quatre derniers livres en lice pour le Goncourt appartiennent à un registre sombre :

— infanticide pour Leïla Slimani,
— suicide pour Catherine Cusset,
— cannibalisme pour Régis Jauffret,
— génocide pour Gaël Faye.


(la presse du jour)

jeudi 27 octobre 2016

h O b O



le hobo prend le train en route
ailleurs il fume peinard son fin havane
si j’en crois la pluralité des mondes possibles de
                  Lewis

dimanche 23 octobre 2016

Appel à la désobéissance civile !



Construction — en forme de coupole ou de dôme — en neige servant d’habitat à certains groupes proches du pôle nord, montée par superposition de blocs de neige compacte, sur un plan circulaire.
***
Selon les réformes orthographiques de 1990, le mot « igloo » s’écrit désormais « iglou ».
Citons : « Entre ces deux formes qui existent en concurrence, on choisit la forme plus française iglou. »

***

Vu le schéma qui symbolise idéalement l’igloo — un petit « o » inclus dans un grand « O » —, et considérant que peu d’habitants de l’Hexagone privilégient ce mode de domicile assez spartiate, nous choisissons logiquement la forme la moins française et n’écrirons — quitte à en assumer toutes les conséquences légales — jamais ce mot que sous cette seule forme, disons « exotique » :

Igloo.

________
Nota bene

1/ Alors que certains de nos contemporains voudraient le prononcer tel, nous n’écrirons pas davantage « zou » !

2/ En revanche, si tu tombes ou t’effondres dans un trou de glace, va pour :

— I glou, i glou, glou, glou…



Avant la définitive fonte des glaces,
contre le réchauffement de la planète et le grand hiver nucléaire,
rejoignez
le Mouvement international pour le rétablissement
dans ses justes formes orthographiques de l’igloo !

lundi 17 octobre 2016

bibliothèque-Soutine


Garde, Mes années avec Soutine
« souvenirs présentés par Jacques Suffel »
Denoël / « Les Lettres Nouvelles »
collection dirigée par Maurice Nadeau
1973, 152 p., jaquette  



Olivier Renault, Rouge Soutine
La Table Ronde, « La petite vermillon »
2012, 160 p.


roman, traduit de l’allemand par Laure Bernardi
Le Bruit du temps
2016, 272 p., jaquette, couverture rempliée


jeudi 13 octobre 2016

marque-page



Félix Vallotton
Le Repos
(détail)
1911

samedi 8 octobre 2016

requin-marteau



Chema Madoz



ou poisson « si »
(vous préférez)

mardi 4 octobre 2016

l’art de naguère


les « pense-bêtes idiots »


de Daniel Cabanis




dimanche 2 octobre 2016

rectHO / versOH


anneau pour clés / carton découpé


vendredi 30 septembre 2016

lundi 26 septembre 2016

réduction

Quant à ma première plume, c’est une tout autre affaire ! Pour vous rendre sensible cette lenteur, presqu’incroyable, du tempo de l’écriture, je prends un exemple qui est à mes yeux particulièrement probant. J’ai écrit la sixième séquence de Moriendo du premier avril au 4 août 1981 ; pendant ces quatre mois, soixante-quatorze journées furent consacrées à l’écriture, des journées de travail dont la durée variait entre cinq et huit heures. La sixième séquence a exigé cinq cent soixante-quinze pages de brouillons, mais dans le livre elle occupe dix pages, réduites à six si on lit Moriendo dans le volume Une vie.

Roger Laporte
Ecritures
Fata Morgana, 2015
(dessins de Michel Potage, 40 p.)




mardi 20 septembre 2016

... & bottes de cuir

Magritte au Centre Pompidou
(21 septembre 2016 - 23 janvier 2017)


Joost Veerkamp (1953, Diemen, Hollande-Septentrionale, NL)



Hergé au Grand Palais
(28 septembre 2016 - 15 janvier 2017)

*   *   *

M. (1898, Lessines, Hainaut - 1967, Schaerbeek, Bruxelles-Capitale)

H. (1907, Etterbeek, Bruxelles-Capitale - 1983, Woluwe-Saint-Lambert, Bruxelles-Capitale)

vendredi 16 septembre 2016

A la question


(que personne ne me pose)


— Quelle est votre série de BD préférée ?

Je réponds (incontestablement) :



« Philémon », de Fred.

(Goggle/images)

samedi 10 septembre 2016

Je suis vivant & vous êtes mort




Philip K. Dick
16 déc. 1928 – 2 mars 1982, Santa Ana (Californie, É.-U.)


— Do Androids Dream of Electric Sheep ?


découvrant le Yi King grâce à un article de Carl Gustav Jung.

—————————————————————
En 1982, en France, la presse annonce le même
jour le décès de K. Dick et la disparition de Perec.
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Georges Perec
7 mars 1936 – 3 mars 1982 — Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)


— Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?


écrivant, en décembre 1976, dans sa « Tentative de description d’un programme de travail pour les années à venir », en huitième point (sur dix-neuf) :

« 8. UN ROMAN DE SCIENCE-FICTION

« Je n’en ai qu’une idée de départ mais qui m’amuse beaucoup : un monde où les lettres (de l’alphabet) remplaceraient le travail et l’argent : la vie serait une interminable partie de “scrabble”. »




mercredi 7 septembre 2016

ici



— Un atomiseur Ubik, répondit la jeune femme, est un ionisateur négatif portatif, muni d’une unité organique à haut voltage et bas ampères qu’actionne une batterie à hélium à gain maximum dotée d’une puissance de 25 kilovolts. Les ions négatifs sont l’objet d’un mouvement de rotation en sens inverse des aiguilles d’une montre qui leur est imprimé par une chambre d’accélération radicalement polarisée, ce qui leur communique une tendance centripète les amenant à s’agglomérer plutôt qu’à se disperser. Un champ ionique négatif diminue la vitesse des antiprotophases présentes normalement dans l’atmosphère ; dès que s’abaisse leur vitesse, elles cessent d’être des antiprotophases et, en vertu du principe de parité, ne peuvent plus s’assembler aux protophases engendrées par les personnes congelées en capsules cryoniques ; autrement dit les « semi-vivants ». Le résultat final est que la proportion des protophases non annulées par les antiprotophases s’accroît, ce qui se traduit – tout au moins pour un temps donné – par une augmentation dans l’émission de champ liée à l’activité protophasique ; il en découle pour le semi-vivant qui expérimente le phénomène un regain de vitalité ainsi qu’un abaissement de la sensation de froid due aux températures de congélation. Vous voyez donc pourquoi les formes régressées d’Ubik ne pouvaient pas… 
Joe dit machinalement : 
— Parler d’ions négatifs est un pléonasme. Tous les ions sont négatifs.

[…]

Je suis Ubik.
Avant que l’univers soit, je suis.
J’ai fait les soleils
J’ai fait les mondes.
J’ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ; je les y ai transportés, je les y placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n’est jamais prononcé, le nom qui n’est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n’est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.



Ubik
K. Dick

source

(p. 281 et 284)

lundi 5 septembre 2016

la Véritable Histoire de Hernoul-le-Fin

Vous avez aimé


le Portrait des époux Arnolfini




Vous adorerez l’excellentissime

L’Affaire Arnolfini


(Jean-Philippe Postel
Actes Sud, nbr illustr. n&b et couleurs
2016, 160 p., 18 €)

mercredi 31 août 2016

dimanche 28 août 2016

patatristique



René Daumal


Au risque de paraître partial et dogmatique, je dirai qu’il n’y a eu (en exceptant les patacesseurs comme Roussel) que quelques grandes figures patristiques de la pataphysique au XXe siècle, au nombre de sept (nombre lui-même pataphysico-orphique) : Jarry bien sûr, Torma, Sandomir, Sainmont, Latis, Mélanie Le Plumet (autrement connue comme Amélie Templenul) et Emmanuel Peillet. Je rangerai volontiers Vian, Prévert, Queneau, les oulipiens et divers satrapes comme Noël Arnaud, Jean Ferry, François Caradec et quelques autres comme candidats au Patathéon pour avoir illustré et cultivé la pataphysique, mais leur puissance doctrinale et théorique n’égale pas celle des Sept. Il faut, je crois, pour trancher, distinguer la pataphysique théorique ou première, celle qui énonce les principes de la Science (à la manière dont Aristote le fait dans ses Analytiques premiers) et la pataphysique pratique, ou seconde, celle qui applique ces principes et les illustre (souvent inconsciemment). Daumal, comme Torma l’a vu, a raté son entrée en pataphysique première. Mais on peut lui décerner, malgré ses bévues, un brevet de pataphysique seconde.

Pascal Engel

« Un pataphysicien peut-il être un mystique ? »



jeudi 25 août 2016

La Distinction






Je me souviens — à peu près — du temps où la Modification avait tendance à disparaître, tandis que la Disparition, à se modifier.

nouveau & intéressant

mercredi 24 août 2016

mardi 23 août 2016

jeudi 11 août 2016

swing

Zaz-zuh-zaz-zuh-zaz
Zaz-zuh-zaz-zuh-zay
Zaz-zuh-zaz-zuh-zaz
Zaz-zuh-zaz-zuh-zay!
Cab Calloway
« Zaz Zuh Zaz »
(1933)
Je suis swing, je suis swing
Zazou zazou zazou zazou-dé
Je suis swing oh ! je suis swing
Johnny Hess
« Je suis swing »
(1938)
Si votre épicier vous dit : « J’ai du gruyère
Mais malheureusement il ne reste que les trous »
Ne supposez pas qu’il fuit de la cafetière
Il est Zazou, il est Zazou !

Y a des Zazous dans mon quartier
Moi je l’ suis déjà à moitié
Andrex
« Y’a des zazous »
(1943)


mercredi 10 août 2016

AU FRONTON


Ce Monsieur Teste
(avec ou sans sa Soirée,
d’un certain Paul Valéry)
est un texte
que je déteste !

(D’ailleurs, je ne l’ai jamais lu…)

mercredi 3 août 2016

L’Observatoire de Cannes


1972 [1969]

Tout chez eux est ainsi réglé, impersonnel ; pas un jeu de muscle, pas un roulement d’œil qui ne semble appartenir à une sorte de mathématique réfléchie qui mène tout et par laquelle tout passe.
Artaud
(exergue, p. 9)




1971

Je vous instruirai avec plaisir de la partie technique de notre art et nous lirons ensemble les écrits les plus remarquables.
Novalis
(exergue, p. 7)



1982


(p. 199, graphisme de J. R.)




Jean Ricardou (17 juin 1932, Cannes - 23 juillet 2016, id.)

dimanche 31 juillet 2016

dimanche 26 juin 2016

petit romantique

Elle se leva la nuict, et allumant de la chandelle,
print une bouëtte et s’oignit, puis avec quelques
paroles elle fut transportée au Sabbat.

Jean BODIN. De la Démonomanie des Sorciers


Ils étaient là une douzaine qui mangeaient la soupe à la bière, et chacun d’eux avait pour cuillère l’os de l’avant-bras d’un mort.

La cheminée était rouge de braise, les chandelles champignonnaient dans la fumée, et les assiettes exhalaient une odeur de fosse au printemps.

Et lorsque Maribas riait ou pleurait, on entendait comme geindre un archet sur les trois cordes d’un violon démantibulé.

Cependant le soudard étala diaboliquement sur la table, à la lueur du suif, un grimoire où vint s’abattre une mouche grillée.

Cette mouche bourdonnait encore lorsque de son ventre énorme et velu une araignée escalada les bords du magique volume.

Mais déjà sorciers et sorcières s’étaient envolés par la cheminée, à califourchon qui sur le balai, qui sur les pincettes, et Maribas sur la queue de la poêle.


Aloysius Bertrand
Gaspard de la nuit
Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot
« Départ pour le sabbat »





dimanche 19 juin 2016

« une curieuse transmutation »


Les lettres sont-elles un moyen de réconcilier l’écriture avec son état de nature ? D’autre part, au sujet de la culture considérée comme ensemble de connaissances ou mode de transmission des arts et des lettres, je pourrais dire que si j’admire de nombreux écrivains et artistes, je ne souscris néanmoins pas à une logique de l’érudition et je ne reconnais pas l’autorité du savoir ni de l’instruction. Je m’exerce à réfuter l’imposture communicationnelle ainsi que le pouvoir d’intimidation (le spectacle, la prétention) de la culture sociale, celle dénoncée par Jean Dubuffet qui, à mes yeux, exprime un décalage exemplaire. Puis-je m’appuyer sur un processus instable et unique qui tenterait d’inventer un nouveau langage ? Puis-je invoquer la force de l’étonnement ou de l’inattendu au moyen d’une remise en question radicale de l’écriture ? Mon activité se fonde sur un écart qui révoque la rhétorique et les discours paralysants afin d’exalter la force asociale ou intuitive de l’alphabet et de ses possibilités. Est-il aujourd’hui plus important d’être surpris, interloqué, troublé, par des textes de créations plutôt que rassuré par des commentaires, explications, argumentations ou analyses ?

Philippe Jaffeux
Ecrit parlé
« entretien avec Béatrice Machet »
Passage d’encres
2016, 40 p., 5 €
(p. 34-35)