dimanche 29 octobre 2017

André Masson


Libération, jeudi 29 octobre 1987 (3 pages)
[Gradiva, 1939 (détail)]

vendredi 27 octobre 2017

Georges Simenon

millions
d’exemplaires
était plus qu’un
auteur de romans 
policiers : un
écrivain moderne.

Libération, jeudi 7 septembre 1989 [dossier 6 pages]

mardi 24 octobre 2017

Jean Genet


« Jean Genet chez Brassaï en 1948, à sa sortie de prison »
Libération, mercredi 16 avril 1986 [dossier 8 pages]

dimanche 22 octobre 2017

(premiers craquements) elle / lui


réfléchir aux relations ohmmes femmes . observer l’infamie des désastres autour de soi dans les familles . mettre des mois à se remettre sans relâche comme beaucoup des coups de cravache d’une histoire de déshéritage . mériter davantage de solutions pour déjouer la domination politique que s’imposent les mâles dans le symposium domestique . démêler leur crime et l’omerta des femelles . s’ils arrivent les premiers à aimer les secondes , admirer leur complicité fendre l’époque en moins d’un siècle . c’est assez con : confiance en eux-mêmes confiance en elles . cesser de se contredire : même les sexes ne s’entendent pas

Séverine Daucourt-Fridriksson
Dégelle
La Lettre volée, Bruxelles
2017, 128 pages, 18 euros
[p. 101]


dimanche 15 octobre 2017

un choc, une bible


« Si Rimbaud, le voyant, est un passant considérable, Vélimir Khlebnikov est une constellation fulgurante et sidérante dont il n’est pas sûr que le visage soit même aujourd’hui devenu visible tant il a bouleversé le vers et la poésie de langue russe.
« À le dire abruptement : les révolutionnaires ont cherché la langue de la révolution, Vélimir Khlebnikov l’a trouvée.
« Ombre lumineuse comme une étoile pestiférée. »

préface, p. 29 

« En mai 1905, il part avec son frère Alexandre en mission dans l’Oural. Découvre une nouvelle espèce de coucou : le Cuculus minoris. »

notice biographique, p. 1083

La valise a fait place à une légendaire taie d’oreiller dans laquelle il entasse ses manuscrits, poèmes, proses, lettres, feuilles parfois volées ou envolées, qui accueille aussi son sommeil. Il écrit aussi dans l’urgence, dans l’obscurité, dans la maison des fous, au profond de la faim, des abris de fortune, devant des feux de camp où s’échangent pain et poèmes, pain et immortalité.

Langue des oiseaux, poésie stellaire, écritures des nombres…

quatrième de couverture

Œuvres, 1919-1922
Traduit du russe, préfacé et annoté par Yvan Mignot.

Verdier, coll. « Slovo »
2017, 1 150 pages, 47 euros

barbeauterie

Cette bosseuse éduquée à Auch
Qui pointe une fière paire de loches
Est loin d’être moche
En tapinant avenue Foch
Elle s’en met plein les poches.

samedi 7 octobre 2017

Le VoCaLuSCRiT

De ce triptyque, « Le métier de poète » — défini « séances » — en constitue la séquence centrale, assez hilarante, relatant les déconvenues, les mini-humiliations, les incompréhensions, subies par le « poète », essentiellement en condition de récitant, de diseur, de lecteur, de performeur, d’invité, d’« intervenant extérieur », les échanges disons « polis » en relation avec l’« organisateur/rice » de telle ou telle institution à vocation artistique ou culturelle.

répondre pour la centième fois
qu’un micro moins qu’amplifier
sert à murmurer

[…]

quand son cabinet vous demande
téléphoniquement ce qu’il
faut mentionner sur le contrat
répondre : seulement poète [majuscule superflue]

entendre dire :
ce n’est pas possible.

« Volte-face », ou quand un bref historique de la notion de « vocaluscrit » est proposé — concept (et mot) qu’avance Beurard-Valdoye, lequel se demande avec raison pourquoi l’intervention d’Antonin Artaud le 13 janvier 1947 au Vieux-Colombier est restée dans la mémoire collective sous l’appellation de « Conférence ». Un moment qui sans doute ne ressembla en rien à une conférence mais s’apparenta davantage à un « happening » — mais le mot manquait : « tout indique qu’il s’agissait, dans le lexique contemporain, d’une performance poétique, et certainement la première d’ampleur en France ».

Le « vocaluscrit », s’il fallait le définir, serait le compte rendu suggestif (ou « photo mentale »), la restitution subjective, désinvolte, d’une séance, orale, d’un ou d’une poète invité(e) pour une manifestation in vivo, in situ. 

Avec « Vif de voix sur l’émotif » (« archive sonore »), P. B.-V. (en position de spectateur, d’auditeur, de preneur de notes d’humeur folâtre, de croquiste sur le motif) en présente ici trente-sept « captures » (« le caractère nécessairement hétérogène et éclectique de l’ensemble ») : d’Oskar Pastior (Lyon, « L’écrit-parade », bibliothèque municipale, 18 mars 1992) à Claude Royet-Journoud (Lyon, « L’écrit-parade », bibliothèque municipale, 15 octobre 1997), de Valère Novarina (Lyon, « La station d’arts poétiques », ENSBA, 30 mars 2011), à Franck Venaille (Paris, librairie Tschann, 10 juin 2007) ou Hélène Cixous (Paris, amphithéâtre Richelieu, Université Paris-Sorbonne, 4 décembre 2006, « parfois le captage des mots devient difficile, la clameur d’étudiants lâchés d’un autre amphi, la dureté des bancs sur lesquels les corps remuent, un à un les auditeurs se retirent sur la pointe des pieds voués au dehors »)…

Tentatives toutefois dont la vraie mesure ne pourra être véritablement entendue (histoire de voix vive) que grâce au visionnage, sur le site de l’éditeur (« Quand le livre s’accompagne d’une création filmée autour de la lecture du texte », élucide in fine la collection « Poéfilm » — un dispositif ?), d’une dizaine de ces textes choisis et dits par Beurard-Valdoye : de David Antin (Paris, Double Change, Le Point éphémère, 3 mai 2008), « commençant son talk tandis qu’un grand miroir va chuter retenu de justesse dans l’assistance Qu’est-ce qui se passe ? », à Bernard Heidsieck (Paris, Grand Palais, 3 juin 2006) et Ghérasim Luca (Lyon, « L’écrit-parade », bibliothèque municipale, 3 octobre 1990), « doigts écartés de la main droite en lutrin jusqu’à la retraite l’évasion du blanc sans perspective main passée sur le crâne chauve / demeure de l’ouïe au fin fond de l’auditoire ».

Soit un film d’Isabelle Vorle de quelque 22 minutes, complément indispensable au texte…

— chuchotements, murmures, jeu de mains, accidents, de micro (combien ? pied ? bien réglé ? qu’on heurte), glissades vocales, silences éloquents y compris.

*  *   *

l’auteur ajoute : ON PEUT PEUT-ÊTRE ARRÊTER LÀ
(« Alain Frontier, Paris, Musée Zadkine, 28 octobre 2004 »).

*  *   *
— Merci, Patrick.
(main sur le cœur)

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Le Vocaluscrit, Patrick Beurard-Valdoye
LansKine, collection « Poéfilm », 2017

104 p., 14 €


vendredi 6 octobre 2017

À une lecture

Pendant tout le temps de la représentati-
on tu lustres tes jambes pin-up mordorée
les étires sans fin les étends et les ré-
tractes un tricotage à donner le tournis

surtout si haut dans le souterrain paradis
de ton théâtre élémentaire improvisé
Sur toi seule j’avoue que je suis concentré
suspens et vertige en ce seul point de Paris

Même les trains qui prétendent passer tout près
même leur neige factice qui sent la craie
leurs lunes et leurs souffles surlignés

même la claque finale à ce tralala
ne t’ont fait bouger d’un cheveu tu es bien la
seule artiste de la soirée pauvre araignée


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Guillaume Métayer
Libre Jeu
préface de Michel Deguy, dessins d’Alfred Bruckstein
Editions Caractères, 2017
(92 p., 15 €)


mardi 3 octobre 2017

l’Origine de la géométrie

« L’égalité des côtés nous plaît, celle des angles double notre plaisir. Lorsque nous découvrons une seconde face semblable à la première, le plaisir semble être porté au carré ; lorsque nous en découvrons une troisième, il semble porté au cube et ainsi de suite. »

E. A. Poe
« L’essence du vers »
(cité p. 167, Heller-Roazen)