jeudi 17 février 2022

Han Shan (2)

Si ma vie durant je me cache dans Montagne-Froide
Vivant de plantes, de baies : Quoi de mal à ça ?
Suis ton karma mon vieux jusqu’au bout
Jour, mois, filent comme ruisseaux
Temps, étincelles de deux silex frottés
Je regarde devant moi j’abandonne le monde à son agitation
Trop heureux croyez-moi d’être assis là
Parmi les falaises*.


On ne représente jamais autrement Han Shan qu’au plus près des nuages, on le dit « mangeur de brumes ».

Han Shan, que les bouddhistes zen et les taoïstes ont souhaité, chacun, annexer, introduire dans leur panthéon, ne fut pourtant d’aucun clan : il était seulement Hanshan.

De Han Shan, on dit qu’il était « fou de liberté », sage et sauvage — sa(uva)ge.

Han Shan ne se rasait pas les cheveux, ne mangeait aucune viande, s’adonnait à des exercices de respiration et connaissait les plantes médicinales.

Jack Kerouac (puis les beatniks, puis les hippies, puis les Beatles, qui l’évoquèrent dans la chanson « The Fool on the Hill ») rendit hommage au poète de Montagne-Froide. Les Clochards célestes (titre original : The Dharma Bums, 1958) sont dédicacés à Han Shan, où celui-ci est d’ailleurs longuement cité, et évoqué.


* trad. Martin Melkonian, d'après la traduction du chinois en anglais de Gary Snyder


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