Cheveux en bataille et le rire aux dents, Han Shan, consultant un rouleau laissé en blanc, et son grand ami Shi-de (ou Shih-té), représenté au balai de paille, moine préposé aux cuisines d’un monastère, constituent un thème classique du bouddhisme zen et un motif traditionnel de l’iconographie nippone.
[ Mendiant chaque jour sa nourriture selon la stricte règle monacale et pratiquant assidûment la méditation assise ou zazen, Ryōkan (1758-1831), de la période Edo, poète et calligraphe japonais, avait élu Han shan comme modèle. ]
Cette historiette qui m’enchante, tirée de sa légende, proche de l’esprit des kôan zen : suspension du sens…
Shide balayait la cour du monastère lorsque le supérieur, qui passait par là, lui demanda brusquement :
— Quel est votre vrai nom ? Où vivez-vous ?
En réponse à cette question, Shide jeta son balai et croisa les bras sans rien dire.
Lorsque le supérieur lui posa à nouveau la question, Shide reprit son balai et recommença à balayer.
Ayant assisté à cette scène, Han Shan se frappa la poitrine et prononça plusieurs fois :
— Merveilleux ! Merveilleux !
Shide lui demanda :
— Pourquoi dis-tu cela ?
Et Han Shan répondit :
— Lorsqu’un homme meurt dans la maison de l’Est, les voisins qui sont à l’Ouest montrent leur sympathie en poussant des gémissements
Alors les deux amis éclatèrent de rire, dansèrent et crièrent *.
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