Avec ce dernier avatar [le cratylisme ludique], le genre acquiesce en quelque sorte à son essence profonde en abandonnant (presque) toute prétention scientifique, et en passant d’une littéralité implicite à une littéralité consciente et organisée. Progrès ou décadence ? Sous cette forme, en tout cas, il élude évidemment, et légitimement, toute « réfutation » et accède à l’invulnérabilité, voire à l’immortalité, si du moins il sait éviter un dernier péril — le plus grave — qui serait l’étouffement par prolifération répétitive. C’est toute la grâce que lui souhaite — que nous souhaite — le critique tardif, en l’attente, qui sait ? de nouvelles et imprévisibles métamorphoses.
Gérard Genette
Mimologiques. Voyage en Cratylie
Ed. du Seuil, coll. « Poétique », 1976
(p. 428, excipit)
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