jeudi 23 juin 2011

entre Fermat et Fernandel


Ri

en aux éclats qui peuvent toucher la tempe

cocher sur la photo d’après-guerre ou d’avant-mort où gai

dans sa barbe son système immunitaire alors en parfait état de marche

quiqui rira bien sera

un sans bande-son ni personne


in

Des figures, Bruno Fern
Éditions de l’Attente, 2011, 52 pages


vendredi 17 juin 2011


si je frôle dit-il
(ça m’affole dit-elle
juste une fois dit-il)
ma foi dit-elle

(si je touche dit-il
c’est louche dit-elle
pas qu’un peu dit-il)
donc on peut dit-elle

(allons viens dit-il
pas trop loin dit-elle
loin c’est où dit-il
là-dessous dit-elle)

si je reste dit-il
(comment faire dit-elle
comme cela dit-il
embrasse-moi dit-elle

si je bouge dit-il
est-ce l’amour dit-elle)
t’es d’accord dit-il
(mais moins fort dit-elle

eh dame dit-il
mais ta femme dit-elle
à l’instant dit-il)
hhhan dit-elle

(extra dit-il
n’arrête pas dit-elle
oh non dit-il)
freinons dit-elle

(jjjoui?dit-il
ouh oui dit-elle)
quel émoi!dit-il
(t’es à Moi dit-elle)


_______
poème 16, in



No Thanks, E. E. Cummings
traduit et présenté par Jacques Demarcq
Éd. Nous, « Now », mai 2011, 144 p.


mercredi 15 juin 2011

vichy-choucroute


« La B.B., en ces temps-là, était une locomotive. Une machine à la puissance agressive, non pas effilée et ophidienne à la façon de nos T.G.V., mais mafflue, vaguement rébarbative, un peu l’allure d’un boxer. J’en ai une photographie dans un Petit Larousse en couleurs : la B.B. 22201 n’était pas une séductrice mais une fonceuse, une teigneuse. […] »

(préface, incipit, 1996)

mardi 14 juin 2011

interlude

source (Le Tenancier/Adria Cheno)
ci-dessous :

vendredi 10 juin 2011

le saut dans le vide

d’après Y. K. (1960)


source

jeudi 2 juin 2011


Le correcteur n’est en général pas assoiffé d’argent ni de renommée, tout au contraire. Il veut tout au plus qu’on note de temps en temps qu’il existe. Son plaisir est d’être dans la coulisse, d’observer, il déteste le plein jour et la lumière brutale. Il est à la manière de Céline un  « raffiné », qui trouve trop dur l’éclat des plages en été et trop vulgaire le troupeau des caméras. « Voir sans être vu », « entendre sans être entendu », c’est non seulement le propre du grand général selon Sun Tsé, mais aussi celui du correcteur. Il a trop de respect pour la littérature pour écrire des livres. S’il en commet, ils sont courts et rares. […]

in Souvenirs de la maison des mots (anonyme)
Éditions 13 bis, 2011, 112 p., 10 €.



L’auteur, anonyme, correcteur d’édition, a chassé depuis deux décennies pour Galligrasseuil et leurs « scripteurs » (M. Hirsch, Fr. Weyergans, M. Onfray, B. Kouchner et autres BHL), ou leurs nègres, bourdes, galimatias, à-peu-près, anachronismes,  hénaurmités sans pareille — un travail dit de « débotulisation * » —, et la relation qu’il en donne provoque (selon le point de vue que l’on adopte) franche hilarité ou morne consternation.

du nom du philosophe fictif Jean-Baptiste Botul.