vendredi 31 décembre 2010

11


Le choix du onze n’est pas indifférent : dans la symbolique des nombres, ne marque-t-il pas l’excès, l’outrance, la violence, la dissonance, l’initiative individuelle au détriment de l’harmonie cosmique ?

Jean Dufournet,
Anthologie de la poésie lyrique française des XIIe et XIIIe siècles

à propos de la strophe de onze vers caractérisant les fatrasies
(six de cinq syllabes + cinq de sept syllabes ; rimes AAB, AAB / BABAB)

[ cité par Christian Prigent, Une erreur de la nature, POL, 1996, p. 95 ]


*   *   *




mei11eurs vœux !

mercredi 29 décembre 2010

tourtereaux de l’année

À eux deux ils forment
Le gang Barrow
Leurs noms
Bonnie Parker * et Clyde Barrow **

* 1er octobre 1910 (Texas)-23 mai 1934 (Louisiane)
** 24 mars 1909 (Texas)-23 mai 1934 (Louisiane)

vendredi 24 décembre 2010

dimanche 19 décembre 2010

Vous avez dit free ?



• 21 décembre 1960

La sortie du disque trente-centimètres deux faces intitulé Free Jazz (a collective improvisation by the Ornette Coleman Double Quartet), sous la référence Atlantic LP 1364, du saxophoniste Ornette Coleman, qui se donne et sonne comme le manifeste conscient d’une révolution esthétique, constitue l’acte de naissance du mouvement musical qui en reprend le nom.

L’album Free Jazz fut enregistré sans préparation par deux quartettes — un sur chaque canal stéréo — chapeautés par Ornette Coleman (sax), accompagné de Don Cherry (trompette), Scott LaFaro (contrebasse) et Billy Higgins (batterie), ainsi que Eric Dolphy (bass clarinet), Freddie Hubbard (trompette), Charlie Haden (contrebasse) et Ed Blackwell (batterie).

En phase avec le contexte politique et social, les revendications et les révoltes « raciales » des noirs-américains, le free jazz — outre le refus principiel des contraintes — prône le retour à l’improvisation collective absolue oubliée après la vague New Orleans.

Se méfiant des thèmes harmoniques et des régularités rythmiques du swing ainsi que des routines du be-bop, le free se caractérise par la valorisation de l’énergie, du souffle, du climat, voire par l’accueil sporadique des couac, canards, wa-wa — des dissonances —, des silences, du growl et des accidents.


En médaillon de la pochette de l’album : un vague échantillon — une idée — d’un des drippings de Jackson Pollock (1912-1956)


mercredi 15 décembre 2010

beh... beehh... beeehhh…



L’assistance fit alors éclater en chœur un chant profond, rythmé et lent : B-B !… B-B !… B-B !… — encore et encore, très lentement, avec une longue pause entre le premier « B » et le second. C’était un lourd murmure sonore, curieusement sauvage, derrière lequel semblaient retentir un bruit de pieds nus et un battement de tam-tams. Le chant dura peut-être trente secondes. C’est un refrain que l’on entendait souvent aux moments d’irrésistible émotion. C’était en partie une sorte d’hymne à la sagesse et à la majesté de Big Brother, mais c’était, plus encore, un acte d’hypnose personnelle, un étouffement délibéré de la conscience par le rythme.

1984, George Orwell
(traduit de l’anglais par Amélie Audiberti, 1950)

mardi 14 décembre 2010

« On doit pouvoir se rendre écarlate. »

informateur du possible
déformateur du réel

BOXE
Philosophie de la torgnole

— MMX —

Erroso Ô Proponita


quatrième reprise (première balle/seconde décharge/troisième opération)

jeudi 9 décembre 2010

présocratique



Empédocle d’Agrigente sautant dans le puits en fusion de l’Etna — la gueule du volcan vomissant en retour une salade, un scandale, une sandale d’airain.

samedi 4 décembre 2010

carpe du jour




Miquel Barceló, Peix Blau, 1998 (céramique)