• 21 décembre 1960
La sortie du disque trente-centimètres deux faces intitulé Free Jazz (a collective improvisation by the Ornette Coleman Double Quartet), sous la référence Atlantic LP 1364, du saxophoniste Ornette Coleman, qui se donne et sonne comme le manifeste conscient d’une révolution esthétique, constitue l’acte de naissance du mouvement musical qui en reprend le nom.
L’album Free Jazz fut enregistré sans préparation par deux quartettes — un sur chaque canal stéréo — chapeautés par Ornette Coleman (sax), accompagné de Don Cherry (trompette), Scott LaFaro (contrebasse) et Billy Higgins (batterie), ainsi que Eric Dolphy (bass clarinet), Freddie Hubbard (trompette), Charlie Haden (contrebasse) et Ed Blackwell (batterie).
En phase avec le contexte politique et social, les revendications et les révoltes « raciales » des noirs-américains, le free jazz — outre le refus principiel des contraintes — prône le retour à l’improvisation collective absolue oubliée après la vague New Orleans.
Se méfiant des thèmes harmoniques et des régularités rythmiques du swing ainsi que des routines du be-bop, le free se caractérise par la valorisation de l’énergie, du souffle, du climat, voire par l’accueil sporadique des couac, canards, wa-wa — des dissonances —, des silences, du growl et des accidents.
En médaillon de la pochette de l’album : un vague échantillon — une idée — d’un des drippings de Jackson Pollock (1912-1956)