dimanche 7 juin 2009

Onomatomanie

L’onomatomanie s’observe aussi chez des sujets intelligents. Elle peut se montrer sous différentes formes.
— 1° Le sujet cherche un mot ou un nom qui lui échappe. Cette recherche d’abord légère s’impose de plus en plus à son esprit et devient angoissante. Il s’agite, a de l’anxiété, des serrements à l’épigastre, des tendances à la syncope. C’est tantôt le souvenir d’un mot ou d’un nom qui s’impose ainsi ; tantôt le besoin de savoir le nom de certaines choses ou de certaines gens. Et souvent, on le conçoit, il est impossible de satisfaire immédiatement ce besoin. Aussi la plupart de ces malades ont-ils un petit registre sur lequel les mots et les noms dont ils peuvent avoir le plus besoin sont inscrits.
— 2° Dans un second cas, c’est un mot ou un nom, le plus souvent bizarre, qui s’impose à l’esprit avec impulsion irrésistible à le prononcer à voix haute ou basse.
— 3° Certains mots ont aux yeux des malades une influence particulièrement funeste qui leur donne une véritable angoisse. D’autres mots, au contraire, les préservent en quelque sorte et ils se sentent poussés à les prononcer dans certaines circonstances pour éviter des calamités.
— 4° Enfin, chez quelques malades, le mot devient un véritable corps solide, qui pèse sur l’estomac et qui est rejeté dans des efforts d’expulsion et de crachement.
Les deux premières formes sont de beaucoup les plus fréquentes.




Paul Sollier, « Obsessions : Onomatomanie », in Guide pratique des maladies mentales : séméiologie, pronostic, indications,
Éd. G. Masson, Paris, 1893.

4 commentaires:

Appas a dit…

Xavier Bertrand

Appas a dit…

Je...

Anonyme a dit…

marmotages
bafouillades


foule
aux
sacs

Aki a dit…

en tant qu'onomotomaniaque, je suis très rassurée de n'être classée que parmi les espèces les plus courantes