dimanche 30 janvier 2022

Indexographie

 

Comme tombent de la lune des pierres dites « de rêverie », j’ai reçu de la part de Pierre Cohen-Hadria deux imposants fichiers texte.

Pierre Cohen-Hadria — parmi de nombreuses autres activités — est l’inlassable animateur journalier du blogue Pendant le week-end.

Ces fichiers étaient précédés d’une introduction, ou prologue :

Pour un « Traité d’onomastique amusante » au carré

Lorsque j’ai eu en main le C’est du propre de Jacques Barbaut (j’en avais déjà lu un petit extrait il me semble des pages « action ! »  sur barbOtages — pour le titre, il me semble aussi — je ne sais plus trop), j’ai pensé, après en avoir lu quelques pages, que j’aurais bien aimé trouver, par exemple, si on avait quelque chose sur Boris Vian (et oui) ou sur Georges Brassens (mais non), je me disais : mais comment m’y retrouver ? En réalité dans le sous-titre, c’est le « amusante * » que je préfère (mais j’aime beaucoup « onomastique »). Et puis ensuite, comme j’aime assez lire, j’ai expérimenté cette manière-ci de pratiquer ce passe-temps : prendre des notes, les penser et les classer. Et je m’y suis mis.

Les index.
Il ne s’agit que d’une façon de lire.


[…]

Dit autrement, Piero CH s’était mis en tête d’établir, en deux fichiers séparés, un « index des noms propres cités dans C’est du propreTraité d’onomastique amusante ».

Lesdits fichiers recensent quelque mille huit cent cinquante entrées ; le premier — qu’il consacre à ce qu’il appelle le « paratexte », les « seuils » chers à Genette, accueillant aussi les entrées et les sources —, commence avec Abraracourcix (207) et se clôt avec Zweig Stefan 34 (soit quelque 550 entrées) ; le second, général, bon-allant d’Abélard 167 à Zulica 195 (1 300 entrées).

J’avais bien de mon côté envisagé l’établissement d’une telle liste in fine, puis y avais renoncé pour cause de difficultés me paraissant insolubles. Ce « carré » représente dès lors un « miroir » à CdP (ou Toa) assez vertigineux, déformant, mise en ordre alphabétique non exempte çà et là de quelques fantaisies ou facéties.

* Piero, pour le qualificatif « amusante », il s’agit d’une réminiscence des boîtes de « chimie amusante » de l’enfance : des « expériences », des poudres, des liquides, de la fumée, des odeurs et des couleurs.

Ces index, vous pouvez désormais les consulter :

ici >   (paratexte)


&

là >   (général)
 


(photos PCH)


vendredi 28 janvier 2022

2/50

 

 
50 livres que je n’ai pas achetés

jean-christophe napias

l’éditeur singulier, à paris, 2021
52 p. (non paginé), 7€50

lundi 24 janvier 2022

en clair

Zaï zaï zaï zaï, Fabcaro

jeudi 20 janvier 2022

Michelle Grangaud

 11 octobre 1941-15 janvier 2022

 
11 octobre 
 
    * Le Bureau central de Recherches surréalistes ouvre ce jour à Paris, 15, rue de Grenelle, avec Francis Gérard pour secrétaire général.
    * Dans le salon vert de l’appartement de Lamb House, Henry James dicte la préface de The Tragic Muse à Miss Bosanquet, sa nouvelle secrétaire qui tape à la machine. 
    * Molière et les comédiens de la troupe, arrivant sur leur lieu de travail, le théâtre du Petit-Bourbon, constatent avec stupeur que des ouvriers sont occupés à le démolir, sur ordre du surintendant des Bâtiments.

15 janvier
 
    * Une fraction des surréalistes, dont notamment Leiris, Desnos, Prévert et Queneau, publient Un cadavre, qui est une protestation contre l’autoritarisme de Breton.
    * Balzac peut voir à Angers son propre buste que le peintre et sculpteur David a terminé.
   * Gertrude Stein et Alice B. Toklas s’installent dans leur nouvel appartement, 5, rue Christine. Gertrude commence à écrire un petit  livre sur Picasso.

Michelle Grangaud

Calendrier des poètes

P.O.L, 192 p., 2001


lundi 17 janvier 2022

un artiste visionnaire

Markus Schinwald

 (1972, Salzbourg, Autriche -   ) 

 

 
 Carlotta (2005)

Adam (2009)
 
Grita (2010)

 
Mel (2012)

vendredi 14 janvier 2022

dans l’œuf

 

 


 

— Ne reste pas là à jacasser toute seule, dit le Gros Coco* en la regardant pour la première fois, mais apprends-moi ton nom et ce que tu viens faire ici.
— Mon nom est Alice, mais…
— En voilà un nom stupide ! déclara le Gros Coco* d’un ton impatienté. Que veut-il dire ?
— Est-ce qu’il faut vraiment qu’un nom veuille dire quelque chose ? demanda Alice d’un ton de doute.
— Naturellement, répondit le Gros Coco* avec un rire bref. Mon nom, à moi, veut dire quelque chose ; il indique la forme que j’ai, et c’est une très belle forme, d’ailleurs. Mais toi, avec un nom comme le tien, tu pourrais avoir presque n’importe quelle forme.


Lewis Carroll
(Charles Lutwidge Dodgson)
De l’autre côté du miroir, et ce qu’Alice y trouva
(trad. Jacques Papy)


———————————
* Humpty Dumpty dans l’original. (Dodu-Mafflu pour Antonin Artaud.)

 

C’est du propre, p. 35 — Nous, 2020, 208 p., 20 euros.




 

samedi 8 janvier 2022

fin-de-siècle


Elle [Clarisse] sourit et, affectant pour la dame une parfaite indifférence, fut se placer à son tour devant la barre d’appui. L’infirmière lui retira son peignoir ; et, presque aussitôt, le docteur ayant crié : « Voilà ! » elle sentit à sa nuque l’écrasement du jet tiède ; il la remplit de douceur, l’enveloppa d’une caresse insinuante. Les forces de l’eau la pénétraient. Le docteur changea de lance, et les jets de plus en plus froids lui arrivèrent, pesants, drus, brusques. Elle subissait l’assaut d’une force, se ruant, s’étalant sur elle, se prolongeant par toutes les courbes du corps… Clarisse s’amusa de frémir. Elle oublia le docteur, la dame, sa crainte. Un être fluide la possédait jusqu’à lui valoir des sanglots, des énervements et des spasmes…
— N’est-ce pas, docteur ? mademoiselle Gabry est une nymphe de Houdon ?… C’est un bonheur de la regarder.
— Tournez-vous vers moi, mademoiselle !
Clarisse se tourna ; la possession devint plus réelle. En virant sur ses orteils elle s’offrit à la caresse brutale, aux baisers glacés des jets.
— Hein ! madame Stival, un Houdon. Entrez, mais gardez vos lunettes noires. Elle éblouit, cette jeune personne !
Sans percevoir même la voix dolente et traînarde de Mme Lyrisse, ni les petits rires de la femme du docteur, Clarisse continuait à prendre de la volupté. Elle ne savait plus rien. À ses yeux clos, une extase pourpre et or ne cessait pas de s’approfondir. Et, dans son corps, un grand frisson ondoya.
— C’est tout, pour une première fois.
— Vous avez été héroïque, mademoiselle.
Confuse, mais toute pleine de joie, elle sentit la mousse du peignoir s’appliquer à ses épaules et les mains vigoureuses d’une infirmière la frotter. Vite revêtue, elle quittait la maison des fous après bien des remerciements au docteur.

Paul Adam (1862-1920)
L’Année de Clarisse
préface de Valentine Coppin
Les Âmes d’Atala, 2021 (1897), 404 p.


 

Ophélie (1894-1895), Paul Steck

Petit Palais, Paris

lundi 3 janvier 2022

poi(sson/ds)

Sergio Larrain (Isla Negra, Chili, 1957)

 

« Un poids pend à un crochet et parce qu’il pend il souffre de ne pouvoir descendre : il ne peut se dégager du crochet puisqu’en tant qu’il est un poids il pend et en tant qu’il pend il est dépendant. »

Carlo Michelstaedter (1887-1910)
La Persuasion et la Rhétorique [incipit]

(traduit de l’italien par Marilène Raiola)

samedi 1 janvier 2022

pour une année bien arrosée


 Rachel Stella & Jacques Demarcq

(avec P. Picasso)