jeudi 25 mars 2021
mardi 23 mars 2021
samedi 20 mars 2021
docker au port international Ahmed-Abdallah-Abderemane de Mutsamudu (île d’Anjouan, Comores)
C’était une femme éblouissante qui s’était adonisée d’une manière à déstabiliser tout ce qui était jusque-là normal : une beauté divine, un chant d’oiseau, un vent impétueux qui ravage tout sur son passage. Avec son physique harmonieux, elle était faite à peindre. Le diable m’emporte si je mens, rien qu’en la voyant s’approcher gracieusement de moi je commençais à perdre la raison. J’étais en érection : j’ai senti tout à trac quelque chose s’animer à tout risque dans mon pantalon comme un serpent. « Hé ! Imprudente que tu es, petite queue bavarde ! Reste tranquille là où tu es. Cette femme est mariée. Elle n’est donc pas à toi », me suis-je dit in petto, moi dérangé que je suis. Je voulais retenir mon insolente matraque par ma main pour éviter un scandale, mais j’avais honte de le faire, devant cette femme surtout. J’ai donc laissé le petit serpent se déchaîner un moment. Je résistais en contractant mes mâchoires et en tremblant comme si j’avais froid. Mais lui, ce n’était pas son affaire. Rien ne pouvait l’arrêter. C’était parti comme un animal sauvage ! Il était au pinacle et n’avait rien dans son petit crâne que l’idée de se faire baster.
Ali Zamir
Dérangé que je suis
Le Tripode, 2019
(p. 52-53)
lundi 15 mars 2021
roumaine extase
« Les visions provoquées par le haschich, les mosaïques étincelantes apparaissant sous les yeux des adeptes de la mescaline, l’orgasme anéantissant dans la tête des épileptiques, l’étonnement enchanté des amateurs d’autostéréogrammes quand, par chevauchement des lignes et des couleurs, se révèlent les symboles cachés, tridimensionnels et étincelants comme s’ils étaient de cristal, l’état de satori atteint par le bouddhiste zen quand il comprend après des années d’efforts et de torture qu’il n’y a aucune contradiction dans le koan et que l’esprit est libre comme l’oiseau, le rire pur de l’enfant de deux ans et tous les bonheurs qui nous sont permis, ne rendent compte que de très loin du soulagement accablant que ressentent, selon leurs propres dires et quand ils ont été en état de le faire, lorsque volent en éclats le crâne et le thorax les retenant prisonniers, ceux qui ont vu le tesseract. » (p. 445)