« Je tourne le dos à leur feinte hilarité et franchis une porte par laquelle je suis certaine d’être déjà passée, mais pour me retrouver dans une pièce que je n’ai pas encore visitée – on dirait une salle de jeux. La musique est beaucoup plus forte ici, mais sa source demeure aussi mystérieuse que jamais. Les gens s’adonnent à des mimes et à des parties de strip-poker, jettent des balles de ping-pong dans ce qui ressemble à un stupide concours de boissons, jouent au billard avec des queues tordues. Le jeu de l’âne a troqué l’appendice caudal pour des yeux en papier qu’il faut épingler à des fesses nues. Ça hurle de partout, les rires sont odieux, un épais voile de fumée maléfique. Je hais cette soirée, me sent violée par elle. Je ne souhaite qu’une chose : rentrer chez moi ! »
Mascarade, Robert Coover
traduit de l’anglais (États-Unis) par Stéphane Vanderhaeghe
Quidam éditeur, 2025, 180 p. [p. 77]
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