Il y a quelques années, un quotidien que vous avez reconnu à sa typo consacrait un long article à un écrivain non inconnu, avec ce titre :
— De qui s’agissait-il ?
N.B. : je ne doute pas qu’un modeste geek puisse en retrouver aisément la source — et la solution —, mais spontanément ? en faisant appel à votre fantaisie ? vos libres associations ? votre sagacité ? votre rêverie ? — pour vous, qui est-ce ?…
« Je ne m’étendrai pas ici sur leurs connaissances, qui sont très variées, dans ce pays de vieille et florissante culture, mais leur écriture est très particulière : ils n’écrivent ni de droite à gauche comme les Arabes, ni de gauche à droite comme les Européens, ni de haut en bas comme les Chinois, ni de bas en haut comme les Cascagiens, mais en oblique, d’un coin à l’autre de la feuille, comme les grandes dames en Angleterre.
« Ils enterrent leurs morts la tête en bas, parce qu’ils croient qu’ils vont tous ressusciter dans onze mille lunes ; à ce moment-là, la terre, qu’ils conçoivent comme une grande plaque, se retournera sur l’autre face et les morts se retrouveront de la sorte debout sur leurs pieds, au jour de la résurrection. Les esprits éclairés reconnaissent l’absurdité de cette doctrine, mais l’usage subsiste, pour ne pas rompre avec une tradition populaire. »
Jonathan Swift
Voyages de Gulliver
« Voyage à Lilliput », chap. VI
(« Bibliothèque de la Pléiade », n° 180, p. 67-68)
traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jérôme Hansen
Fermez brièvement les yeux et imaginez leurs intérieurs : les salles d’attente, les couloirs, les portes et les bureaux dans lesquels des employés sont occupés à écrire, copier, calculer ou rêvasser ; notes, formulaires, dossiers, registres débordant des tiroirs, des étagères et des classeurs.
Ce livre traite de la paperasse et de ses contradictions. (p. 9)