M. Sinet est le secrétaire-qui-fait-le-jour. […]
À son travail, M. Sinet n’est jamais saoul. Il est simplement plus ou moins rouge, avec une haleine plus ou moins à l’alcool, à la bière ou au vin, suivant ce qu’il a trouvé, quand il vient de dire :
— Eh ! petit ! guette une minute ; je reviens.
Crac ! Il tombe à M. Sinet une grosse enveloppe. Un raz-de-marée. Des milliers de morts ! Quelle catastrophe ! Pour vous, peut-être. Pour M. Sinet, c’est une vague copie qui le submerge ; c’est du français d’Agence à redresser ; et ces milliers de morts, peut-être bien qu’en s’arrangeant il pourra en tirer quelque joli sous-titre.
André Baillon
Par fil spécial. Carnet d’un secrétaire de rédaction.
(1924 ; 2020, avec une préface, « La prise d’Homsk », d’Eric Dussert, Héros-Limite, Genève)
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