lundi 22 septembre 2025

derviche

Le désir d’Écrire : écrire le Désir : nous touchons là au cœur du mythe. Dans le même entretien, Barthes évoque l’épuisement de la littérature. Mais c’est peut-être le contraire qui se produit depuis Kafka, Artaud, Bataille, Blanchot, Laporte, Celan, Des Forêts, Noël, Quignard, Bernhard et d’autres écrivains, présents et à venir…

Les vieilles ficelles du roman se putréfient dans l’autofiction et le « docufiction » ; leurs auteurs sont hypnotisés par la véracité de l’immédiat, par l’exigence de sa médiatisation, par le « buzz » qui en est attendu. À l’inverse, la littérature dite « épuisée », pauvre en « sujets », en « objets », pauvre en intrigues passionnantes et en péripéties, est un commencement comme l’est tout désir suspendu à la naissance de son objet : elle exige simplement une lecture patiente, comparable à l’écoute musicale ou à la contemplation d’un tableau ; elle existe comme art ; elle a conquis durement ce droit à l’existence ; elle n’est pas tenue de rendre hommage ni aux « sujets de société » ni aux caprices de l’événementiel.


in


2016, 64 p.
(p. 44-45)

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