À peine Dieu a-t-il formé Adam, et l’a-t-il pourvu d’organes propres au développement de son intelligence, qu’il fait défiler devant lui tous les animaux, et qu’il le charge d’imposer à chacun d’eux le nom qu’il doit avoir et conserver (Adduxit animantia ad Adamus ut videret quid vocaret ea ; omne enim quod vocavit animae viventis, ipsum est nomen ejus. Gen., II, 19). Voilà qui est fort bien pour les animaux ; mais par la suite vinrent les enfants de la famille primitive qui sans doute s’accrut assez rapidement ; car d’après une ancienne tradition hébraïque, qui pourtant n’est pas plus article de foi que toutes les folies rabbiniques que nous ont débitées les docteurs juifs, Adam, mourant à l’âge de 930 ans, laissa quinze mille enfants, sans compter les femmes ; ce qui devait faire un assez joli cercle autour du foyer paternel. Il fallut bien que ces enfants eussent chacun leur nom particulier, bien connu du père et de la mère d’abord, puis des frères et sœurs, et par la suite des oncles, des tantes, des cousins germains, des issus de germains, enfin de toute la famille.
G. P. Philomneste (Gabriel Peignot)
Le Livre des singularités (1841)
« Onomatographie amusante »
Bnf / Gallica
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