mercredi 31 mai 2017

rebetiko



XII

Je mangeais une banane sur la dune aux Outrages. Seul. 
J’avais pris mon paratonnerre préhistorique, trouvé
dans un surplus de l’Est.
C’était un temps où j’avais encore le regain nécessaire
pour me mouvoir en période de ponte.
Sur ma carapace on inscrit maintenant des graffitis.


***
Guillaume Decourt 
Le Cargo de Rébétika
LansKine, 2017
(56 pages, 12 €)
[p. 22]

jeudi 25 mai 2017

E. E. D.



« Jay Leyda nous indique que Dickinson avait marqué le passage suivant dans l’édition en huit volumes des Comédies, pièces historiques, tragédies et poèmes de William Shakespeare, établie par Charles Knight et que possédait sa famille :

Si l’homme que l’on vole n’a pas l’usage de l’objet dérobé,
Qu’il n’en sache rien, et on ne lui aura rien volé. 
Shakespeare, Othello, III, iii 

« Usant d’exagérations, d’abréviations, de distorsions, d’amplifications, de soustractions, d’énigmes, d’interrogations, de réécritures, elle tira des textes d’autres textes. »


Susan Howe
Mon Emily Dickinson
traduction et postface d’Antoine Cazé
(2017, 264 p., 22 € [p. 61])

mardi 23 mai 2017

lu mière



« J’ai lu chez Schopenhauer qu’on pouvait lire à s’en rendre idiot, comme on peut trop manger et s’empiffrer, on pourrait aussi trop lire et en perdre la capacité de penser par soi-même. J’ai peur qu’il ait raison. »

Le Monde des livres (vendredi 3 janvier 2014, p. 10)
« Je déteste les romans normaux », de Florence Noiville, envoyée spéciale à Berlin, rencontre avec Matthias Zschokke, pour l’édition de Courriers de Berlin, de Matthias Zschokke, traduit de l’allemand (Suisse) par Isabelle Rüf (Zoé, 960 p., 25,90 €).

mardi 9 mai 2017

du sang des bêtes


Le Sang des bêtes

(Georges Franju, 1949 — photogramme)



dimanche 7 mai 2017

tao

Racine-du-ciel se promenait dans le domaine de la Grande-Lumière, parvint à l’eau profonde où elle rencontra Homme-sans-nom. Elle lui demanda :
« Comment peut-on gouverner les hommes ? »
— Va-t’en, ignorante ! répondit Homme-sans-nom. Ta question manque d’a-propos. Je contemple le secret de la création. Quand ma curiosité sera satisfaite, j’enfourcherai l’oiseau immense pour m’évader de l’Univers et errer librement au pays du néant et de l’infini. Comment veux-tu que je m’intéresse au gouvernement des hommes ?
Racine-du-ciel insista.
— Applique toi au détachement, répondit Homme-sans-nom. Concentre-toi dans le silence, conformément à la nature des êtres, sois sans égoïsme. Alors les hommes seront en paix.

Tchouang-tseu
Œuvres complètes, Gallimard/Unesco
« Folio essais », n° 556
traduit du chinois par Liou Kia-hway (p. 102)

jeudi 4 mai 2017

kabbale phonétique

le mercredi 3 mai 2017, à 20.59

à Jean-Claude Mattrat, je maile :


avec 

BARBAUT

j’écris

B.-a. ba : rut !

      *   *   *

le lendemain, à 8.44

« après une longue nuit de sommeil »

J.-Cl. M. me répond :


avec

BARBAUT

j’écris

A.T.U.A.R.B.B.

(— Ah t’es eu ! Aère, bébé !)


mardi 2 mai 2017

papivore


Napoléon, Abel Gance (photogrammes)
Jean d’Yd (Charles de La Bussière)