Trêve de ces discours qui intègrent « le poète dans la cité » et qui, dans les faits, ne cessent de traquer en lui des manies dérisoires, déchets d’inspiration, prétexte à suspicion. Au lieu de quoi, on passe perpétuellement à côté de la totale solitude de l’inspiré. Il y a supercherie. Cette solitude est brutalement corporelle et sociale. La cité exclut toujours les poètes. L’état de voyance, parce que le sujet s’y auto-exclut de lui-même, provoque immédiatement l’exclusion publique. Certains des plus proches aussi, une fois la révélation faite publiquement de cet état-inspiration, de ce Destin en formation, s’éloignent.
Pierre Guyotat
entretien avec Gilles Barbedette
Le Monde, 21 mars 1982
« … par qui le scandale arrive », in Vivre
(« Folio », n° 3917, p. 220)
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