Miss Baker semble être
venue aux Folies Bergère après avoir participé à un spectacle nègre qui avait
déclenché une tempête à Paris. Quand les girls y étaient apparues « telles
que » et avaient « secoué la chose », les bons Parisiens (qui
plus que tout peuple sur terre peuvent se montrer respectables) objectèrent, et
si fortement, que les girls furent obligées de revêtir une respectable semi-nudité.
C’est du moins ce qu’on raconte. Toujours est-il que Miss Baker s’échappa aux
Folies Bergère. Et là, votre humble serviteur peut en témoigner, il n’est rien
qui soit le moins du monde respectable, semi-nu, ou autrement insatisfaisant
dans la tenue de Miss Baker — qui consiste en quelques bananes et nul autre
bijou. Bref, les Folies Bergère ont permis à Joséphine Baker d’apparaître —
pour la première fois sur scène — telle qu’elle est.
[…] Aux Folies Bergère, la
revue fait usage d’idées, odeurs, couleurs, Irving Berlin, nus, tactilités,
escaliers escamotables, trois dimensions, feux d’artifice, pour intensifier Mlle
Joséphine Baker.
E. E. Cummings, « VIVE
LA FOLIE ! », Vanity Fair, sept. 1926
in Paris, Seghers, « Poésie
d’abord », éd. bilingue, traduit et présenté par Jacques Demarcq, 2014,
160 p.
3 commentaires:
Rien à voir, cher Monsieuye, mais savez-vous ce qu'est l'éibohphobie ?
La peur irraisonnée du radar ?
Surtout ceux de Laval, en effet (et notamment lorsqu'on s'appelle Ubu ou Anna) !
Enregistrer un commentaire