Après Bruno Fern, en ouvreur :
Une fois de plus, J. Barbaut se tient à l’écart de toutes les poses encore en vogue sous des formes ripolinées.
C’est Grégory Haleux, en 8 paragraphes et 8 notes :
Car dès le « Harpon » inaugural nous sommes happés par des leçons de langue sur le H, souvent sous forme de coups de hache en lalangue, que Bartlebaut le Scribe a dénichées chez des maîtres tels Saussure (une pointure en la matière), Hugo le pohète amusé […], l’onomatopologue Nodier, le merdecin Rabelais en graphie des origines, et bien d’autres, et bien d’autres, essentiellement des fous ès linguisteries configurant la plus belle constellation, effectivement propre à déclencher le phantasme.
François Huglo, en son « AlBum BarBaut » :
Les trois H sont, outre Heidegger, Husserl et Hegel dont le Derrida de Glas prononce le nom à la française pour découvrir en lui « l’aigle pris dans la glace et le gel ». Barbaut n’oublie ni Heine, ni Hermann Hesse (Siddharta), ni la compagne de Raoul Hausmann, Hannah Höch, « Die Dadasophe », qui doit à Kurt Schwitters le second h de son prénom.
Eric Dussert, in « Mythes et réalités du H » :
En 2010, le correcteur Jacques Barbaut entreprenait d’établir un alphabet personnel qu’il vient enrichir du volume consacré à la lettre H. […] Que le Hareng saur nous croque, on attend avec impatience le volume consacré au O cédillé, plus familièrement nommé « Q ».
Le Matricule des anges, n° 171, mars 2016 (p. 5)
Claro, qui propose « Histoire d’H » :
Zutiste tendance aquoiboniste. Il ne croit que ce qu’il lit, et encore. Mais ce qui l’attire, dans l’ombre hiératique de l’H, ce sont ses vertus sécantes, cette fière allure de guillotine qui permet de couper court aux longs discours. Ainsi, l’H – que personnellement je m’obstine à élider par pure perversité – jouerait le rôle de grand monolithe noir sur la planète alphabétique (et humaine). On le retrouve d’ailleurs dans de nombreux patronymes divins – yHwH, jéHovaH, yaHvé, éloHim, cHrist, allaH, maHomet, tHot, hetc.
et Alain Frontier, dans sa « lettre à Jacques Barbaut » :
Car à peine pourrait-on affirmer que la lettre h fût un signe. Un simple signal plutôt, pointant seulement un des paramètres possibles de la prosodie. En somme, elle est le degré zéro de la consonne, étant là pour l’œil plutôt que pour l’oreille : jamais elle ne se prononce. Même quand elle est dite aspirée, elle n’est le signe d’aucun son, d’aucun bruit, mais se borne à signaler la manière dont une voyelle est prononcée (avec une attaque glottale) : non liée, comme on dit en musique, mais attaquée. Cet imprononçable génère le livre tout entier. Pour un peu, tu nous l’aurais écrit à partir d’un accent ou d’une cédille. Tu es un typographe et un musicien du silence (tu fais résonner l’inaudible).