dimanche 13 juillet 2025

nature morte

                        des arbres abattus


décapités,

étêtés, élagués

émondés, débités, foudroyés


taillés fin


des chênes chenus, chus

(hachés menu)

des trembles tremblent

de frêles frênes

des pins dépenaillés

des tilleuls mentent

des merisiers meurent

des hêtres désertent

(des saules pleurèrent…)

des platanes déplantés

des bananiers se bananant

des baobabs à bas

des cèdres décérébrés

des cyprès décimés

des vignes dédaignées

des érables éraflés

des noisetiers émasculés

des lianes éloignées

de marronnasses marronniers

des acacias à casser

(des ormes désormais)

de noyés noyers

des palmiers déplumés

des séquoias sectionnés

des peupliers dépeuplés

de châtains châtaigniers 

des trous de ver(t)

des oliviers no life


des troncs tronçonnés

des sapins qui le sentent

des ifs dépressifs

des pommiers paumés 

des charmes sans aucun

des fleurs fanées

des feuilles mortes

(qui manquent à l’appel)

des mousses rousses

des branches débranchées

des billes débitées


assez d’herbacées ! 


la flore déflorée 

les forêts forées

les haies haïes 

les bosquets débusqués

les touffes étouffées

les racines déracinées


les champignons atomisés


les ginkgo-biloba


bé-bé-bi-bo-ba-bu


Boum !

dimanche 6 juillet 2025

bicorne


 Gian Paolo Barbieri
(Madagascar, 1994)

mardi 1 juillet 2025

« Qu’est-ce que la vérité ? »



in


192 p. , 1969

(couverture à rabats, perforations SP)

samedi 28 juin 2025

Cummings x 3

 

3 anthologies bilingues (2022, 2023, 2025)


traduites et présentées par Jacques Demarcq

enrichies de dessins de e. e. cummings

jeudi 19 juin 2025

au contraire

 

Comme le suggère La Plâtrière, « la réalité est, en réalité, toujours différente ; l’opposé, toujours — elle est la réalité, en réalité, vraiment ». L’écriture de Bernhard est un exercice critique qui a pour objet notre existence et le langage de notre existence. En mettant au jour le renversement permanent de tous les aspects, de tous les concepts, de toutes les attitudes humaines en leur contraire, en une variété infinie de contraires, elle trace elle-même son propre destin : mettre à nu l’impossibilité de communiquer et de se parler, la vanité des efforts que nous consacrons à nous faire comprendre. Tout est toujours divers et l’on ne peut se faire comprendre. « Il en va tout autrement. Il en va toujours tout autrement. Se faire comprendre est impossible » (Perturbation).


in



traduit de l’italien par Jean-Pierre Cometti

L’éclat / éclats, avril 2025 [1990], 92 p.

[p. 19]

samedi 31 mai 2025

samedi 24 mai 2025

— sauvé des eaux —

 quatrième



ACHEVÉ D’IMPRIMER

LE 12 NOVEMBRE 1921

PAR F. PAILLART A 

ABBEVILLE (SOMME)




recueil de quatre nouvelles : « Le planteur de Malata », « L’associé », « L’Auberge des deux  Sorcières », « À cause des dollars », précédées d’une « Note du traducteur » (p. 8) et d’une « Note de l’auteur » (p. 9 à 12) ; 176 p.


*


notre exemplaire : signé en manière d’ex-libris, au porte-plume, en haut des pages 4 et 6 : L. Delaruelle, oct. 24.



mercredi 21 mai 2025

S’il scie l’île...

 
 
• circa 1974 (> J’ai [±] 14 ans...)

encre de Chine, porte-plume

vendredi 16 mai 2025

lundi 28 avril 2025

B v V — II

 



Pour la première fois dans l’histoire de la peinture, un peintre, par un sacrifice de soi sans pareil (qu’on comprenne bien : au physique comme au moral Bram van Velde a saboté toutes ses chances de bien-être), nous a entraînés à ce terrain-limite. Nous sommes aux Colonnes d’Hercule, en deçà mais en face de l’inconnu.

Georges Duthuit


Ni figuratif ni non figuratif, on le dirait plutôt défigurateur. Une atmosphère de meurtre rituel domine sa peinture. Partout le flamboiement de regards blancs : l’œil d’Abel poursuivant Caïn. Bram van Velde s’enfonce dans le tableau pour fuir ce regard, mais il ne cesse de l’y rencontrer. Ses tableaux : les labyrinthes de la culpabilité.

Pierre Schneider


Cellules et alvéoles, méandres et ruches, deltas et circulations rapides, aurores boréales et chairs livides, marines lumineuses et terres automnales, cercles comme des yeux, yeux comme des seins, fruits fantastiques, champs labourés, coupes cellulaires, stratifications laminées, pulpes et intestins, zones occupées sans nécessité apparente, zones floues et inachevées, masques isolés les uns des autres, résidus de natures mortes, un seul personnage submergé dans l’espace, ou deux personnages séparés par d’indéchiffrables formes molles, grandes bêtes colossales désintégrées dans leur excessive complexité, lacs, échos, accouplements organiques…

Antonio Saura


*


Bram van Velde, Petites Peintures sur papier

Rainer Michael Mason, « Voix, regards sur Bram van Velde, de Geneviève Asse et Samuel Beckett à Antonio Saura et Jean Starobinski »

Les Cahiers dessinés / Arles MMXXV, Festival du dessin

mars 2025, 84 p. [p. 47, 48 et 50]

jeudi 24 avril 2025

B v V

— Vous êtes très proche de votre ami Beckett.


— On se comprend assez bien mais moi je suis un homme sans savoir. Beckett est le premier homme qui me soit venu en aide. J’étais dans un isolement encore plus grand qu’aujourd'hui quand je lui ai demandé de venir voir… Quelqu’un m’a dit : « Il s’intéresse à la peinture, demande-lui de venir. » Je l’avais vu une seule fois chez mon frère mais c’est trois ans après que je lui ai demandé de venir. Ça me paralyse, d’écrire. Depuis on s’est vu de longues années. J’aimais beaucoup sa manière de regarder les tableaux en ne disant presque rien. Aucun doute, c’est lui mon vrai sauveur. Parce que si on n’a pas une rencontre comme ça on est perdu.


[…]


— La « nécessité intérieure » selon Kandinsky ?


— J’ai vu Kandinsky à un vernissage avant la guerre. J’étais assez dérouté par sa peinture mais je voyais un type debout qui regardait son tableau derrière ses lunettes : un vrai esprit, une vraie force. Mais je ne le comprenais pas, je cherchais à rattraper mon petit chien qui s’évadait. Quand je pense à lui, je me dis que je voudrais être un type comme ça. On voit qu’il domine tout. C’est quand même un privilège d’être un intellectuel. Mon travail, c’est le contraire d’un travail intellectuel. C’est une dure histoire quand même de vivre une chose inconnue.


*


Dits et entretiens de Bram van Velde, anthologie de 56 documents, précédés d’un essai de Jérôme Thélot, L’Atelier contemporain, « Écrits d’artistes », avril 2025, 280 p. [p. 187 et 189]

jeudi 17 avril 2025

patronymique

 

« Je pense que si l’on doit à son visage, l’on doit aussi à son nom.


« Écoutez plutôt : Éluord, Rimbaid, Alfred de Vignu, Bautelaire, Beton, Mallardé… » 


Louis Scutenaire, Mes inscriptions

(Éd. Labor, Bruxelles, 1990, p. 209)




Libé, jeudi 9 mai 1991

samedi 12 avril 2025

vendredi 4 avril 2025

ratisser large

 


Louise de Vilmorin
(calligramme)

A bon château bon râteau

Fait un tapis ras tissé

Ce sera demain Dimanche

Tout en récitant l’Ave

Ce râteau sourit aux anges

Mais on ne l’a pas lavé

Et ses dents ne sont pas blanches

(... & prends-en de la graine)

dimanche 30 mars 2025

dedans/dehors


 Jane Evelyn Atwood


séries : « Femmes en prison » / « Horses »

jeudi 20 mars 2025

ANTÉLOPICUS

 


Engravé au primaschiste des écroules,

Geyse dans les fabules remémores,

Paléo, paléo Antélopicus des Milmilaires !

Qual fiérallant vecta cottécaille !

Vigorance de ta têtangule en fonçaflèche !

Frémillance d’orguille àton nervocodal !

Tes pharazieux enfascinaient les maragrouilles.

Des myrielles d’animaculs s’emproissaient dans ta magnétise.

Cétètoi la majœuvre de la Créate,

Paléo, paléo Antélopicus des Milmilaires !

T’avais la certe de tiendrentoi la réalise de la Perfecte Absole.

Teussavaispas qu’en succède àton existe, la chaînatisse de l’Évolucosme s’encaminerait danleu mieuzencor du plusavant.

Povéra vanite d’un monstruosus, empireur des océaniques en hun peutitemps queucèrien dans les géosoraires !

Éjordhui, tè plucune traçure d’ombrune dans l’éternabsence !

Paléo, paléo Antélopicus des Milmilaires !



André Martel, Œuvre paralloïdre

Textes réunis et présentés par Brice Liaud

Illustration de couverture : Benoît Jacques

On verra bien (Limoges), 2025, 428 p., 22 €

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« Antélopicus », in Le Mirivis des Naturgies (1963) [p. 168]


Recension d’Alain Frontier sur Sitaudis