Le bonheur des Jeux olympiques, c’est le rendez-vous avec les invisibles. Tous les quatre ans, les Jeux sont l’occasion de revoir ce qu’on ne voit jamais : les haltérophiles plantés comme des Botero en barboteuse devant leur barre, les lutteurs en rouge et bleu qui se roulent à terre dans des passes sensuelles et mystérieuses, les taekwondistes qui s’affrontent de biais et refusent de voir leur adversaire en face, les waterpolistes qui sortent à peine de l’eau bouillonnante et dont on confond le casque avec la balle, les frénétiques du BMX qui moulinent à la folie sur leurs trop petits vélos et se balancent joyeusement en dehors de la piste, les tireurs au pistolet hiératiques qui lèvent le bras au ralenti pour tirer plus vite entre deux battements de leur cœur olympique.
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Paul Fournel, Ouest France, 25 juin 2024
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