« Lire Fourest aujourd’hui revient donc à se plonger, non sans gourmandise, dans une des rares œuvres poétiques françaises dont la littérature soit l'objet même. »
(4e de couv., Éditions universitaires de Dijon, 2012)
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Moi, je voudrais que tout le monde
connût ma Négresse blonde
et malheureusement (je le sais) il est encore
des tas de gens qui l’ignorent :
malgré ce bel article de Pierre Mille
je ne tire pas à quatre cent mille ;
malgré la tant jolie
préface de Willy
je ne suis pas de ces littérateurs
qui encaissent de forts droits d’auteurs.
Mon Dieu ! que je sentirais de joie
si les gazettes parlaient de moi
autant que de Pierre Benoît !
Mon éditeur ne voit pas la nécessité
d’une intense publicité :
pourtant sacré nom de nom !
si je ne braille sur tous les tons :
— « J’ai beaucoup de talent ! » comment le saura-t-on ?
Madame, j’aurais tant d’allégresse
si vous achetiez ma Négresse !
Monsieur, je vous en dis autant :
je serais vraiment si content
de me vendre autant que Rostand
ou (si ce vœu est trop hardi)
autant du moins que Géraldy !
[...]
connût ma Négresse blonde
et malheureusement (je le sais) il est encore
des tas de gens qui l’ignorent :
malgré ce bel article de Pierre Mille
je ne tire pas à quatre cent mille ;
malgré la tant jolie
préface de Willy
je ne suis pas de ces littérateurs
qui encaissent de forts droits d’auteurs.
Mon Dieu ! que je sentirais de joie
si les gazettes parlaient de moi
autant que de Pierre Benoît !
Mon éditeur ne voit pas la nécessité
d’une intense publicité :
pourtant sacré nom de nom !
si je ne braille sur tous les tons :
— « J’ai beaucoup de talent ! » comment le saura-t-on ?
Madame, j’aurais tant d’allégresse
si vous achetiez ma Négresse !
Monsieur, je vous en dis autant :
je serais vraiment si content
de me vendre autant que Rostand
ou (si ce vœu est trop hardi)
autant du moins que Géraldy !
[...]
Georges Fourest
« Rêves de gloire »
Le Géranium ovipare
(José Corti, 1935)
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