et ses 62 « Voyages extraordinaires »
ou
les 230 « Bob Morane »
d’Henri
« Vers les quatre heures et demie, ce jour-là, Denis Revaz sortit de chez lui. »
Difficile de penser que Charles Ferdinand Ramuz, en écrivant, puis publiant (1937, Mermod, Lausanne) la première phrase — ou incipit — de son roman Si le soleil ne revenait pas (Ramuz / Revaz / Marquiz) n’ait pas pensé à faire une allusion, adresser une pique à André Breton et à son Manifeste du surréalisme, 1924, je le cite :
« Par besoin d’épuration, M. Paul Valéry proposait dernièrement de réunir en anthologie un aussi grand nombre que possible de débuts de romans, de l’insanité desquels il attendait beaucoup. Les auteurs les plus fameux seraient mis à contribution. Une telle idée fait encore honneur à Paul Valéry qui, naguère, à propos des romans, m’assurait qu’en ce qui le concerne, il se refuserait toujours à écrire : La marquise sortit à cinq heures. Mais a-t-il tenu parole ? »
« Ce que ce doit être de passer son temps à pointer du doigt les erreurs des autres, de vivre quotidiennement avec la pression de trouver un autre superlatif, un nouveau terme péjoratif, tout en veillant a conserver sa crédibilité. Et je sais, pour l’avoir traversé, quel enfer c’est d’être continuellement invité à donner son opinion — son jugement, son point de vue, son “avis”, au sens le plus trivial du terme — sur tout et sur n’importe quoi. »
Michael Herr, cité par Philippe Lançon, article « Putain de Kubrick ! », p. 37-39, Libération, n° 12455, sam. 3-dim. 4 juillet 2021, au sujet de C’était Kubrick (Séguier)